comprendre le cerveau des adolescent face à leur comportement

Comment le cerveau de votre adolescent justifie son comportement ?

Face au comportement de votre adolescent, vous êtes un peu dépité : goût du risque, recherche de sensations fortes, émotions incontrôlables, manque de motivation.

Vous aimeriez qu’ils se prennent davantage en main, qu’ils soient plus raisonnables, mais voilà, vous avez l’impression que tout ce que vous dites ne compte pas.

Pas de panique ! C’est tout à fait normal, et je vous explique pourquoi dans cet article. Et je vous donne des clefs pour faire autrement.

Les comportements à risque :

Rouler à toute vitesse, traverser n’importe comment, s’enivrer, tous ces comportements à risque peuvent vous inquiéter, et c’est légitime.

Difficile d’être serein en famille, quand votre ado vous fait des frayeurs.

Depuis quelques années, les neurosciences se sont penchées sur le sujet : comment le cerveau de votre adolescent justifie son comportement?

L’explication des neurosciences :

Dans le cerveau des adolescents, un ensemble de zone (le striatum, le cortex pariétal et le cortex préfrontal ventrolatéral) s’active davantage chez les ados que chez les adultes. Ce système s’appelle le circuit de détection des erreurs de prédiction.

Il s’active quand une situation ne va pas dans le sens de ce qu’on a prédit : je roule à fond en voiture, je devrai avoir un accident, et cela ne se passe pas => le circuit de détection des erreurs de prédiction s’active, et génère un immense plaisir.

Comme ce système est plus sensible chez les adolescents, les moments de risque pendant lesquels il ne passe rien leur procure énormément de plaisir, et peut les inciter à renouveler l’expérience.

Si vous êtes informé de ces comportements à risque, prenez le temps de vous poser et d’en parler avec votre adolescent, en lui expliquant les risques qu’il prend, et que c’est votre rôle de le protéger, en lui demandant de ne pas recommencer.

Le développement du sentiment de soi :

En essayant de nouvelles activités, votre ado cherche à construire son identité. Il va essayer différent type de vêtements, d’activités, de sorties, voir des amis différents. Cela lui permet de  confronter ses actions à ce qu’il a envie de devenir.

Malheureusement, pendant cette période, il peut être tenté de se conformer à un modèle ou vouloir se faire remarquer comme étant plus cool, plus fort. Il sera alors plus sensible aux éventuelles pressions que les autres peuvent avoir sur lui pour l’amener à faire ou dire certaines choses.

Un adolescent se pose des dizaines de question par jour : devrai-je parler à cette personne, comment m’habiller pour cette soirée, dois-je essayer la cigarette ? L’alcool ?

Il a du mal à répondre à ces questions de façon claire.

Même s’il semble vous rejeter, vous restez un guide pour lui. Vous pouvez l’aider à répondre à ces questions, en lui faisant part de ce que vous pensez. Est-ce que tu veux mettre ce jean parce que tu te trouves à ton avantage avec ou pour plaire à la masse ? Est-ce que tu trouves que c’est super d’être complètement ivre toute une soirée à vomir ? Est-ce que tu trouves que c’est cool de faire telle ou telle chose ? Quelle personne as-tu envie de devenir ?

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Aidez-le à trouver les valeurs qu’il a envie de développer en parlant régulièrement avec lui. Et surtout pas de leçons de morale, mais juste de l’information : quand on boit de l’alcool, on perd la capacité de jugement, et on peut faire des choses que l’on regrette après.

Fixez des limites claires, en laissant de la liberté :

Pas simple me direz-vous ! Mais il suffit d’en discuter avec votre ado : c’est ok que tu sortes le soir, mais à telle heure tu es rentré. Pas d’intrusion excessive (par pitié ne l’accompagnez pas jusque chez ses copains, mais laissez-le au coin de la rue). Pas de questions intrusives non plus, un « j’espère que tu as passé un belle soirée » l’engagera davantage que l’interrogatoire minutieux : « il y avait qui ? Vous avez bu ? Et tu as rencontré des jolies filles/jolis garçons ?

Peut-être que le dialogue avec votre adolescent est rompu ? Ne désespérez pas, je vous donne des clefs à la fin de cet article.

Et s’ils n’étaient tout simplement pas capables de faire autrement ?

Depuis les années 80, on pensait que le cerveau avait terminé son développement vers l’âge de 12 ans. En effet, c’est à cet âge que le cerveau humain atteint sa taille définitive.

Avec l’avancée des techniques d’imagerie, certains chercheurs ont voulu en savoir plus. Grâce à l’IRM fonctionnel qui est capable de voir le cerveau en action, on a pu étudier le cerveau, et constaté qu’il continue à se développer jusqu’à l’âge de 20 ou 30 ans.

Comment le cerveau d’un adolescent justifie son comportement?

La région qui se développe le plus pendant l’adolescence est la région du cortex préfrontal. Cette région est impliquée dans la prise de décision, planification, inhibition de l’action, interaction sociale, confiance en soi.

Pendant la période de l’adolescence, la matière grise (qui traite l’information) se développe beaucoup. Elle atteint un pic important pour s’affiner ensuite. Pendant l’adolescence, un « tri » se fait et les synapses neuronales (voies de la communication entre les neurones) non utilisées sont supprimées. Donc on supprime les synapses qui ne servent pas, pour renforcer celles dont on se sert souvent.

Les régions sous corticales (fonctions émotionnelles)  se développent très rapidement à l’adolescence. Avec le flot d’hormones de l’adolescence, cela amène une irritabilité émotionnelle, des réactions intenses, des comportements d’opposition et d’agressivité.

La matière grise (cerveau pensant) et les régions sous corticales (cerveau émotionnel) sont en décalage. Cela empêche l’adolescent de réfléchir avant de se lancer. Il ne peut donc pas mesurer l’impact de ses comportements à risque.

C’est aussi la raison pour laquelle il a du mal à se projeter ou à comprendre l’impact de ses actes.

Alors, on fait comment pour aider et soutenir un adolescent ?

La première chose est de savoir les écouter et s’intéresser à ce qu’ils font, ce qu’ils aiment ce qui peut les inquiéter avant de leur parler de ce qui nous inquiète.

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Ensuite, il faut les guider en structurant leurs activités : heure pour les repas, les devoirs, les jeux, la télévision, le sport.

On peut aussi les soutenir en leur suggérant de se fixer des petits objectifs. Et les inciter à prendre conscience de leur réussite : « que penses-tu de ce que tu as appris ? De ta note ? De tes compétences ? »

Vous pouvez aussi leur laisser le choix de ce qu’ils veulent faire en premier dans les devoirs : « la rédaction ou la révision de la géométrie ? ».

Aidez-les à s’organiser en leur apprenant à faire des listes et pourquoi pas en utilisant une application.

Que faire si le dialogue est rompu ?

Votre adolescent vous boude, il vous ignore, ou ne répond pas à vos questions. Voici quelques pistes pour renouer le dialogue tranquillement :

  • Tentez l’humour : sur une situation, une phrase. Attention, pas d’ironie. Dans l’ironie un seul des deux rit, dans l’humour les deux rient. Prenez un moment ou vous riez de vous-même peut être un bon début.
  • Eviter de réagir en miroir : il s’énerve, restez calme.
  • Ne pas s’énerver : c’est une des bases de votre communication. Sous la colère, vous pouvez dire des choses que vous ne pensez pas. Si vous sentez que la tension monte, sortez de la pièce, isolez-vous et respirez un bon coup.
  • Pas de jugement, de critiques sur sa personne (vous pouvez ne pas être d’accord avec son comportement, mais ne critiquez pas sa personnalité), de reproches, mais pas non plus de flatteries (votre ado aurait l’impression que vous n’êtes pas sincère).
  • Pratique de l’écoute active : écouter vraiment son ado, reformuler ce qu’il vous a dit en incluant les éléments émotionnels que vous percevez : « je ne t’ai pas laissé sortir, et tu es en colère contre moi ». Pas la peine de vous justifier. Laissez-le exprimer ce qu’il a à exprimer, jusqu’au bout sans l’interrompre.
  • Solution gagnant-gagnant : une fois le conflit identifié, invitez votre ado à vous aider à trouver une solution qui satisfasse tout le monde, vous et lui. Profitez-en pour pratiquer le « je » dans vos phrases : « je pense que ce n’est pas bien parce que… », et pas le « tu » : « tu ne sais pas ce que tu fais… ».
  • Faites intervenir une tierce personne : un oncle, une tante, un grands-parents, une cousine. Parfois les tierces personnes arriveront à faire passer un message plus facilement.
  • Passez par l’écrit : sms, petits mots. Pour lui, ce peut être plus facile de répondre, il peut prendre le temps de savoir quoi vous dire, et il y aura moins d’engagement affectif.

Voici quelques piste à explorer mais surtout la première personne qui sait ce qui l’aide, c’est souvent votre ado. N’hésitez pas à leur poser la question : « qu’est ce qui t’aiderait pour : organiser ton temps/faire tes devoirs/suivre ton cours de sport/participer aux tâches à la maison/dialoguer avec moi ? ». Faites leur confiance, et accepter de tester les idées qu’ils auront évoqué.

Je suis sure que vous allez découvrir une nouvelle façon de communiquer avec votre ado en acceptant d’explorer de nouvelles pistes ensemble.

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Belle exploration et découverte à vous.

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