Dans notre quête de bien-être et de développement personnel, écouter ses émotions est essentiel. En effet, nous avons souvent tendance à ignorer les émotions au lieu de les écouter. On fait souvent comme si cette émotion désagréable n’était pas là, on préfère l’ignorer ou y réagir de manière violente. En prenant le temps d’écouter ce que nos émotions ont à nous dire, nous pouvons renforcer notre résilience face aux difficultés.
Dans cet article, nous verrons pourquoi on a parfois cette tendance à refouler nos émotions au lieu de les accepter, comment faire pour apprendre à écouter le message de nos émotions.
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Pourquoi on a tendance à refouler ses émotions ?

Pour apprendre à écouter ses émotions, encore faut-il savoir les repérer, et surtout les accueillir. Mais comme on peut avoir tendance à les refouler, on peut passer à côté d’émotions précieuses. Alors pourquoi on a cette tendance à ne pas écouter nos émotions, voire à les refouler ? Vous savez, tous ces moments où on fait comme si tout allait bien alors qu’on est agacé ?
D’abord, on n’a pas appris à identifier nos émotions. A moins d’avoir eu des parents particulièrement renseignés sur le sujet, personne ne nous a appris ce qu’est une émotion, ni comment la reconnaitre. Et quand on doit apprendre par soi-même, on tâtonne, on glane des infos à droite à gauche.
Une autre raison pour laquelle on refoule nos émotions, c’est parce qu’on nous a incité à le faire. Tous ces « ne pleure pas, c’est pas grave », « mais tu arrêtes de t’exciter comme ça ! » (Quand on saute de joie pour un truc), « arrête de t’énerver, ça sert à rien » …vous les reconnaissez toutes ces phrases qu’on a entendu étant enfant ? Et que même à l’âge adulte, certaines personnes continuent à les répéter. Quand on entend ces phrases, on retient « ce n’est pas bien d’exprimer ses émotions », « je ne sais pas ce que je ressens puisqu’on me dit que je ne devrai pas le ressentir ». Et c’est une catastrophe pour le développement de notre intelligence émotionnelle.
Enfin, une dernière raison qui nous incite à refouler nos émotions, c’est l’inconfort ressenti. Quand on a une émotion désagréable (peur, colère, dégoût, frustration…), les ressentis corporels sont pénibles, inconfortables et on préfère s’occuper l’esprit pour ne pas y penser. Une émotion, c’est une sensation dans le corps, et quand on ressent une sensation désagréable liée aux émotions négatives, on veut l’éviter à tout prix. Alors on se distrait, on fait autre chose, on essaie de se rassurer pour se dire que tout va bien. Et du coup on refoule l’émotion présente, on ne sait même pas l’identifier.
Pourquoi il est indispensable d’accueillir ses émotions ?
Quand on parle de gestion des émotions, on pense souvent que ça veut dire d’être capable de les « maîtriser », de les « contrôler », mais ce dont il s’agit, c’est d’apprendre à les accueillir sans se laisser envahir. On pense souvent que le fait d’accueillir ses émotions, ça veut dire qu’on ne fait rien, qu’on reste inactif, mais ce n’est pas ça. Accueillir ses émotions, c’est accepter son état émotionnel, accepter qu’on ressente certaines émotions, les laisser s’exprimer pour apprendre à les écouter.
Quand on n’accepte pas ses émotions, on passe à côté du massage qu’elles nous envoient. Et ça nous empêche de nous adapter et de développer de la résilience. Et ça finit par avoir un impact sur notre santé physique et mentale. Parce que les émotions nous aident à savoir ce qui nous convient ou pas, de reconnaitre les environnements bénéfiques pour nous et ceux dont il vaut mieux s’éloigner.
Accueillir nos émotions, c’est aussi une excellente manière d’apprendre à nous connaitre, à savoir ce qui nous fait nous sentir bien et ce qui nous rend mal à l’aise. C’est aussi apprendre à reconnaitre nos limites, nos schémas de stress, à repérer nos croyances sur certaines situations.
Je me rappelle d’une cliente qui se mettait toujours en colère après un collègue. Ça lui créait un stress énorme et elle y pensait souvent pendant des jours. Jusqu’au jour où elle a compris que ce collègue avait une emprise sur elle, qu’il prenait du plaisir à avoir ce pouvoir sur elle. Elle a alors décidé de le laisser la titiller, la provoquer, sans réagir. Et ça a marché, ce collègue a arrêté de la « chercher » sans arrêt.
Quand vous acceptez vos émotions, que vous prenez le temps de les accueillir, elles durent aussi moins longtemps. On pense souvent qu’en ignorant nos émotions, elles vont se calmer, mais au contraire elles deviennent plus fortes si on ne prend pas le temps de les accueillir. En les accueillant, on peut les comprendre et s’en servir comme levier pour identifier si nos besoins sont satisfaits.
Pour accueillir une émotion pénible, il faut juste accepter qu’elle soit là, la nommer explicitement, et se dire que c’est ok. Par exemple, si vous ressentez de la tristesse, prenez le temps de mettre des mots sur vos ressentis : « tiens, là je me sens triste ». Et dites-vous que c’est ok de ressentir ça : « c’est ok d’avoir de la tristesse dans de telles circonstances ». En faisant cela, vous arrêtez de lutter contre vos émotions pour leur laisser toute la place. Vous pourrez ensuite écouter le message qu’elles vous envoient.
Comment être à l’écoute de ses émotions ?
On entend souvent parler de la gestion des émotions, avec parfois l’idée sous-jacent qu’il faudrait les maîtriser. Une bonne gestion des émotions, c’est plutôt apprendre à être capable de traverser ses émotions en comprenant pourquoi elles sont là, le message qu’elles nous envoient.
Ecouter ses émotions, c’est apprendre à identifier le déclencheur, et agir en conséquence. Voyons comment écouter ses émotions.
Etape 1 : identifier l’émotion
La première chose à faire quand vous êtes confronté à une émotion, c’est de repérer les signes de chaque émotion pour l’identifier précisément. C’est une clef indispensable pour en diminuer l’impact. Certaines personnes ont du mal à identifier leurs émotions, elles souffrance d’un trouble appelé alexithymie, et ça impacte leur santé mentale.
Déterminez d’abord si l’émotion est agréable ou désagréable, pour prendre conscience de l’impact de l’émotion sur vous, au niveau physique mais aussi psychique. Peut-être ressentez-vous de l’agitation, du calme, des tensions, un refus de l’émotion, ou une acceptation totale. Cette première observation vous permet de vraiment accepter l’émotion qui vous traverse, sans la renier ni chercher à la camoufler.
Pour parvenir à identifier vos émotions, vous pouvez vous poser la question « comment je me sens ? », régulièrement dans la journée. Pas seulement quand vous ressentez quelque chose de particulier, mais tout au long de la journée. En faisant cet exercice régulièrement, vous êtes capable de nommer votre état intérieur, pour ensuite comprendre le message et agir en conséquence.
Etape 2 : Comprendre votre émotion
Une fois que vous avez identifié votre émotion, vous pouvez commencer à être à l’écoute de ce qu’elle vous indique. Prenez un temps d’introspection : Par quelles étapes êtes-vous passé pour ressentir cette émotion ? Quelle est la situation, mais aussi les pensées qui accompagnent l’émotion ? Quel est votre discours intérieur ?
Le but est d’identifier le besoin non satisfait, mais aussi de repérer si des croyances, des interprétations, des biais viennent renforcer le ressenti émotionnel. En effet, nous avons tous des croyances : il faudrait se comporter de telle manière, si je fais ça je vais obtenir ça, les personnes devraient toujours…ces croyances nous aident souvent à gagner du temps, mais elles sont le fruit d’interprétations, de biais qui peuvent nous donner une vision tronquée de la réalité.
Le but de cette étape, c’est de mette en lumière ce qui nourrit votre émotion, ce qui la rend plus forte, au-delà du message qu’elle vous envoie. Les croyances sont souvent bien ancrées et vous amènent à avoir une vision déformée de la réalité. En remontant le fil de vos pensées, vous ferez ce travail d’introspection vous permettant de mieux écouter vos émotions. Ce travail est souvent difficile sans l’aide d’un tiers pour vous y aider. Un accompagnement vous aider à faire émerger votre propre fonctionnement, et ce qu’il peut avoir de délétère pour vous.
Quand vous avez repérer les discours intérieurs et mis en échec les croyances, vous saurez alors identifier le vrai message transmis par votre émotion et vous pourrez alors passer à la dernière étape.
Etape 3 : l’écoute des émotions, c’est aussi exprimer ses émotions
Apprendre à gérer ses émotions, c’est surtout savoir les exprimer de manière appropriée. Quand vous aurez suffisamment écouté votre émotion, vous saurez identifié le message et le besoin. C’est important pour nourrir ce besoin, et chercher à comprendre vos émotions. Vous pouvez ainsi dire ce que vous ressentez sans mettre en cause la personne concernée. Après tout, c’est vous qui ressentez l’émotion, et souvent l’autre n’en a pas conscience.
Il s’agit donc d’informer la personne concernée sans pour autant la blâmer. Eviter le « tu » qui tue. Parler de votre propre ressenti et de votre propre besoin. Le but n’est pas de rendre l’autre responsable de ce que vous ressentez, mais d’exprimer en quoi son comportement vous a heurté et ce dont vous auriez besoin à l’avenir. Il s’agit aussi de savoir vous dire à vous-même ce dont vous auriez besoin pour mieux traverser cette émotion.
Ecouter ses émotions, c’est aussi agir
Identifier ses émotions, les accueillir puis écouter le message transmis suffit souvent à apaiser l’état émotionnel. Mais parfois, il faut agir pour que l’émotion s’apaise durablement. C’est surtout le cas face à la peur. La peur est une émotion qui nous envoie le message qu’il y a un danger potentiel et nous pousse à nous mettre en sécurité.
Quand vous ressentez de la peur, voire de l’angoisse, il faut d’abord identifier de quelle peur précise il s’agit. Ensuite vérifier les croyances associées à cette peur, pour valider qu’elle n’est pas construite mais réelle. Et enfin, vous pourrez agir en conséquence.
Si vous avez peur de parler en public, par exemple, vous devez vous former pour apprendre à le faire. Vous devez vous entrainer, tester différentes tactiques pour surmonter cette peur à l’avenir. Face à cette peur, il y a surement d’autres peurs et beaucoup de croyances : peur du regard des autres, peur de ne pas être à la hauteur, croyance que vous serez nul.le. En identifiant clairement votre peur, vous pourrez la surmonter en agissant sur sa cause principale.
Toutes les émotions nous poussent à agir, à faire quelque chose pour que cette émotion soit mieux traversée, mieux écoutée, mieux exprimée pour en faire des alliées. C’est une manière de développer une meilleure connaissance de nous-même et de développer un sentiment de sérénité face à chaque émotion.