Gestion du stress et productivité, comment améliorer la performance au travail

Dans un monde où les exigences professionnelles et personnelles ne cessent d’augmenter, la gestion du stress est devenue un enjeu majeur pour maintenir une productivité optimale. En effet, le niveau de stress, s’il n’est pas maîtrisé, peut rapidement nuire à notre performance et à notre bien-être. Apprendre à gérer son stress est donc essentiel pour non seulement préserver notre santé mentale, mais aussi pour améliorer notre efficacité dans nos tâches quotidiennes.

Que ce soit par des techniques de relaxation, des méthodes d’organisation ou des stratégies de gestion du temps, il existe de nombreuses approches pour réduire l’anxiété et maximiser notre potentiel. Cet article explore les différentes méthodes de gestion du stress, leur impact sur la productivité et offre des conseils pratiques pour transformer le stress en un moteur de performance. En fin de compte, mieux gérer son stress, c’est aussi se donner les moyens de réussir.

Les sources de stress au travail

Selon une étude du cabinet Stimulus, 24% des employés sont en état d’hyper stress ⁽¹⁾ et 83% d’entre eux confirment que cela affectait leur performance. Par opposition, un environnement de travail favorable peut inverser cette tendance. Les entreprises qui investissent dans la santé mentale de leurs employés voient leur productivité augmenter de 60.5%. Et pour y parvenir, encore faut-il connaitre les sources de stress au travail.

Les principaux facteurs de stress au travail :

• La charge de travail : une personne surchargée de tâches est contrainte de maintenir un rythme de travail élevé, augmentant son stress perçu. Elle finit par se sentir frustrée de ne plus pouvoir faire un travail de qualité.
• La perte d’intérêt : le travail finit par devenir monotone. Les tâches sont sans intérêt et l’employé se sent inutile. Certaines personnes finissent même par perdre l’envie de venir travailler, ne comprenant plus le sens de ce qu’elles font.
• Les indications peu claires : le manque d’information sur ce qu’on attend de vous, sur l’objectif de votre travail amène un stress et des tensions. Vous ne savez plus ce qui est prioritaire, vous pouvez même avoir des ordres contradictoires, sources d’angoisse.
• De trop fortes responsabilités : avoir des responsabilités est souvent tentant, mais peut vite devenir un enfer si elles dépassent vos capacités. Vous pouvez vous retrouver avec des doutes, un manque de ressources ou simplement être dépassés par les choix à faire.
• Les changements de méthodes de travail : le changement est sans doute la source de stress la plus commune. Personne n’aime ça. Mais quand cela touche à votre façon de travailler, ça peut devenir une source d’angoisse permanente, avec la crainte de faire des erreurs, de ne pas savoir s’adapter.
• Un emploi instable : si votre entreprise est en difficulté, l’impact sur votre sérénité est forcément plus important. Vous pouvez avoir peur de perdre votre emploi, des doutes quant à votre avenir. L’instabilité n’est jamais rassurante.
• L’environnement de travail : il n’y a pas que le contenu de votre travail mais aussi les conditions pour le faire qui ont un impact sur votre humeur. Travailler dans un contexte de sous-effectif, de manque de moyen finit par épuiser n’importe qui.
• Les valeurs de votre entreprise : servir une entreprise qui a des valeurs contraires aux autres vous amène à vivre dans un inconfort permanent. Vous pouvez avoir tendance à vous sentir dans un conflit éthique impossible à surmonter.
• Les relations interpersonnelles : c’est une des sources de stress les plus courantes. Si vous avez des collègues qui ne vous aident jamais, vous dénigrent ou même vous empêchent de travailler correctement, ça peut vite devenir un enfer. Les bonnes relations entre les collaborateurs sont primordiales pour un environnement de travail plus serein.
• L’absence de reconnaissance : si vous avez l’impression de ne pas être reconnu à votre juste valeur, vous pouvez finir par ressentir un sentiment de mal être. Vous finissez par vous sentir inutile, et ne plus trouver de sens dans votre vie professionnelle.

Ces sources de stress peuvent varier d’une personne à l’autre. Certaines personnes sont plus sensibles aux relations qu’à l’environnement et inversement.

Les conséquences du stress sur la productivité

La productivité est la clef pour toutes les entreprises qui souhaitent durer dans le temps. Sans productivité correcte, impossible de performer sur le long terme. Et les études le montrent : le stress impacte la productivité et la qualité du travail.

Voyons quelles sont les principales conséquences du stress sur la productivité dans le monde professionnel :

• L’absentéisme : un taux d’absentéisme plus élevé fait peser la charge de travail sur les autres salariés, les rendant moins efficaces au quotidien. On estime qu’en France, le coût pour l’entreprise est d’environ 4,5% de la masse salariale. Parmi ces absences, on estime que plus de 20% seraient directement liées à des troubles psychologiques ⁽²⁾
• Diminution de la concentration: lors d’un stress prolongé, la capacité de concentration chute. En situation de stress, le cerveau cherche des solutions, et ne peut plus se concentrer sur les tâches à effectuer. La charge mentale devient élevée, empêchant les salariés de se focaliser sur une seule chose. Le manque de sommeil peut encore aggraver cette baisse de concentration.
• Augmentation des erreurs : les situations de stress amènent souvent un sentiment d’urgence, avec une conséquence sur le nombre d’erreurs commises. Quand vous vous sentez sous pression, vous pouvez avoir tendance à vouloir travailler plus vite, et donc vous multipliez les risques d’erreurs, et même d’accidents.
• Un turnover plus important : personne n’aime travailler sous stress permanent et la plupart décideront de partir. Quand on sait qu’un recrutement coûte entre 5000 et 8000 euros, on voit l’impact que ça peut avoir sur la productivité de l’entreprise. D’autant plus qu’il faut entre 6 et 12 mois pour qu’un employé soit pleinement efficace sur son poste.
• Des difficultés de recrutement: contrairement à ce qu’on croit, les employés n’hésitent pas à faire savoir autour d’eux si les conditions de travail sont mauvaises dans une entreprise. Et la réputation d’une entreprise peut rapidement être détruite, empêchant des recrutements de qualité. Je l’ai vu quand je travaillais en intérim ; on se le disait entre nous : « ne prends pas de mission chez untel, c’est l’enfer cette boite ! ».

Le stress au travail a des impacts notables. Mais bonne nouvelle, aujourd’hui, les entreprises peuvent agir pour prévenir les risques de stress au travail.

Comment réduire le stress au travail

Le stress est inévitable, il fait partie de la vie. Mais heureusement, nous avons le moyen de le réduire considérablement. Voyons quelles sont les actions de gestion du stress au travail qui ont fait leur preuve :

• La charge de travail : être capable d’organiser sa journée de travail en fonction des priorités. Et pour cela, les managers doivent donner des indications claires sur ce qui est urgent.
• Prendre des pauses : une gestion efficace du temps peut changer notre productivité. Et pour cela, il est primordial de laisser notre cerveau se reposer en lui donnant des pauses régulières.
• Apprendre à remercier : l’un des principaux facteurs de stress chez les employés est le manque de reconnaissance. En remerciant régulièrement les collègues vous leur montrer votre reconnaissance.
• Des indications claires : rien de plus déstabilisant que de recevoir des instructions confuses, voire contradictoires. Donner des instructions claires peut contribuer à réduire le stress des employés.
• Accompagner au changement : un changement de méthode de travail, de logiciel doit toujours être accompagner d’un plan de mise en place. C’est rassurant pour tout le monde et ça maintient la productivité à un bon niveau.
• Favoriser des relations saines entre les membres de l’équipe : ne pas laisser un conflit non géré, installer des moments conviviaux, permettre un dialogue ouvert entre les collègues, sont des actions indispensables pour préserver le bien-être de leurs équipes. C’est indispensable pour un environnement de travail plus sain.
• Ne pas laisser planer l’incertitude: rien de pire que les bruits de couloir pour mettre la pression à tout le monde. Si des rumeurs prennent de l’ampleur sur l’entreprise, une communication transparente va rassurer tout le monde.

La réduction du stress au travail ne passe pas par une seule action, mais des actions différentes et contextualisée. Faire un bilan est indispensable. Des enquêtes anonymes peuvent permettre aux employés de s’exprimer sur les améliorations qu’ils souhaitent.

Gestion du temps et productivité

Evidemment l’un des principaux facteurs dans la productivité, c’est votre capacité à avoir une bonne gestion de votre temps. Plus les employés sont stressés, plus ils ont des difficultés à gérer efficacement leur temps.

Alors comment optimiser son temps pour prévenir le stress lié aux tâches à accomplir :

• Une bonne organisation : chercher un dossier pendant 10 minutes vous fait perdre un temps précieux. Pour éviter cela, organiser vos dossiers dans des pochettes ou des classeurs. Faites en sorte que votre bureau soit rangé tous les soirs en partant. Classer immédiatement les documents importants. Une bonne organistation au travail permet un gain de temps précieux.
• Planifier : on a tous des tâches récurrentes à faire chaque jour et chaque semaine, et des tâches exceptionnelles plus ponctuelles. En planifiant, vous ne réfléchissez pas à ce que vous avez à faire. Par exemple : mardi à 10h00, préparation de la réunion du jeudi, mardi à 11h00, travail sur le dossier X, mardi à 13h00, préparation dossier Y, etc. C’est un gain de temps et de charge mentale.
• Se fixer des objectifs: se donner des objectifs permet d’avancer pas à pas, avec un cap précis. Pour cela, utilisez la méthode S.M.A.R.T. (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis). Ces objectifs peuvent être quotidiens, hebdomadaires, mensuels ou même annuels. L’important, c’est de ne pas vous en fixer trop, pour ne pas vous sentir débordé.e.
• Définir les priorités : quand on est stressé, tout parait urgent. Une bonne gestion de tâches passe par la distinction entre l’urgent et l’important. Identifier les priorités de votre journée vous aide aussi à dire non à certaines tâches ou projets qu’on pourrait vous confier. Et surtout, faites un point régulier sur vos priorités, car elles peuvent changer.
• Surveiller la procrastination: nous pouvons avoir cette tendance à repousser sans arrêt une tâche. Et on finit par la faire dans l’urgence. Parfois la procrastination a du bon ; elle vous permet de maturer une tâche ou un projet. Parfois c’est juste une peur de ne pas y arriver ou de ne pas faire une tâche parfaite. Retrouvez tous les conseils pour supprimer la procrastination dans l’épisode du podcast dédié en cliquant ici.
• Apprendre à dire non : face au stress, c’est une des compétences les plus précieuses. Si vous dites oui à tout, vous finissez par dire non à vous-mêmes. Cette tendance à dire oui à tout est liée à des peurs : peur d’être mal vu, peur d’être rejeté, jugé. Retrouvez toutes les clefs précieuses pour apprendre à dire non de manière simple et efficace dans cet article : apprendre à dire non.
• Prendre des pauses : c’est sans doute le conseil le plus contre intuitif. Quand on est soumis à un stress, et donc souvent débordé, on pense qu’il vaut mieux enchainer ses journées. Et pourtant, on ne peut pas rester productif toute la journée. Les pauses permettent de diminuer la pression et d’aérer votre cerveau.

Une meilleure gestion du temps permet d’améliorer votre productivité. Encore faut-il que l’environnement soit positif et soutenant.

Créer un environnement de travail positif

Ce n’est plus une option aujourd’hui, les entreprises qui souhaitent fidéliser leurs talents et augmenter leur productivité ont intérêt à favoriser un environnement de travail positif. Et pour cela, certaines règles doivent être mises en place.

Les règles pour un environnement de travail positif :

• Une bonne intégration des nouveaux arrivants : une mauvaise intégration serait responsable de 17% des démissions durant les 3 premiers mois. Un chiffre à considérer quand on sait le temps qu’il faut pour qu’un employé soit pleinement productif à son poste. Pour favoriser cette intégration, il est indispensable d’avoir un parcours identifié et clair pour tous les nouveaux arrivants.
• Un environnement confortable : des sièges bien réglés, des bureaux ergonomiques, une bonne utilisation de l’open space afin de limiter les nuisances sonores, tous ces détails contribuent à créer un environnement confortable. Et qui dit confort, dit meilleure efficacité. Si vous êtes constamment gêné.e par le bruit environnant, vous serez moins concentré.e donc moins productif.ve.
• Des points réguliers: on a tous besoin de savoir régulièrement où on en est dans notre travail. Une enquête de Ersnt & Young a même révélé que les mises au point régulières sont la première source de motivation pour 39% des salariés. Suivre les avancées des collaborateurs, c’est une bonne manière de montrer son intérêt, et une opportunité de manifester sa reconnaissance.
• Favoriser une bonne communication et une collaboration vertueuse: communiquer sur l’avancée d’un projet, les changements au sein de l’entreprise permet aux salariés de se sentir considérés. Et pour plus d’efficacité, il est indispensable de favoriser une bonne entente et une collaboration qui permet à tous de gagner du temps.
• Une culture d’entreprise forte et alignée: avoir des valeurs d’entreprise, le faire savoir mais surtout les incarner donne de la motivation à tous les employés. Il ne suffit pas de les afficher mais de les mettre en place concrètement, quitte à les changer si ce n’est plus d’actualité.
• Permettre à chacun de se former: tous les employés devraient avoir la possibilité de progresser au sein de son entreprise. Certains seront en forte demande, d’autres non, il faut donc ouvrir cette possibilité à tous, sans forcer. La formation peut également se faire par le partage de connaissance.

Un environnement de travail sain aide à se concentrer sur l’essentiel : les tâches à accomplir. Cela créé de la motivation et de l’engagement.

(1)-https://www.stimulus-conseil.com/wp-content/uploads/2017/11/Observatoire-Stress-novembre-2017.pdf

(2)-https://www.axa-assurancescollectives.fr/datascope-observatoire-absenteisme/