Depuis le confinement, la méditation de pleine conscience a le vent en poupe. Et avec la popularité, de nombreuses fausses idées circulent : la méditation supprime le stress, les pensées négatives, et même les émotions. Et ces fausses idées amènent à de mauvaises pratiques.
Apprendre à méditer en pensant qu’on va supprimer le stress, que nos pensées vont s’envoler, c’est une erreur qui nuit à votre pratique. Les bienfaits de la méditation ne sont plus à prouver, mais quand on n’a pas le résultat qu’on espérait, on abandonne la pratique.
Si vous ne prenez pas garde à ces quelques idées reçues, vous n’aurez pas la bonne intention pour pratiquer. Et cela risque de produire l’effet inverse : vous agacer. Alors, on va voir ensemble les 5 erreurs les plus courantes, et comment vous engagez dans la pratique avec un état d’esprit plus approprié. Et du coup, avec de plus grands bénéfices.
Contenus
« La méditation permet de ne penser à rien »
Voici une des idées les plus répandues, la méditation permettrait de supprimer les pensées. Les débutants ont souvent cette idée qu’ils vont pouvoir supprimer leurs pensées. Mais vous ne pouvez pas supprimer vos pensées. Par contre, en méditant, on apprend à s’en distancier.
Quand vous vous installez pour méditer, remarquez simplement vos pensées, et revenez à l’instant présent. C’est en vous entrainant à faire cela que vous apprendrez à remarquer votre activité mentale et sa nature. Au lieu de vous dire en boucle : « arrête de penser à ça ! », remarquez simplement : « ah tiens, je pense encore à ça ». C’est la bonne attitude pour repérer plus facilement vos pensées et arrêter de les suivre.
« La méditation, c’est de la relaxation »
La fausse idée que la méditation se résume à de la relaxation musculaire est répandue. En réalité, la méditation est une pratique active qui demande de porter son attention sur l’instant présent. Cette pratique vise à développer une acceptation des pensées et des émotions, en apprenant à les laisser aller et venir sans les nourrir.
En fermant les yeux et en se concentrant sur leur respiration, les méditants expérimentent une régulation des tensions, qu’elles soient musculaires ou émotionnelles. Mais le but n’est pas de se relaxer. On peut parvenir à une certaine paix intérieure, mais sans chercher à l’obtenir ; elle vient de la pratique elle-même.
Et d’ailleurs, il n’y a pas de méditation réussie ou ratée, chaque méditation est un entrainement.
« La méditation supprime le stress »
Une vie sans stress, le rêve ! Ou pas ! Le stress n’est pas forcément négatif, c’est une manière de s’adapter ! Mais surtout, vous ne pourrez jamais supprimer le stress de votre vie, ni les situations stressantes. Par contre, les études scientifiques montrent une meilleure capacité d’adaptation face aux situations stressantes.
Il y aura toujours des événements stressants dans votre vie. La méditation vous permet de ne pas vous laisser entraîner dans des pensées angoissantes. Elle vous permet de repérer les idées négatives qui vous empêchent de trouver des solutions. Si vous pratiquez régulièrement, vous constaterez, au fil du temps, que vous ne nourrissez plus de pensées ruminantes.
« La méditation se pratique en s’isolant des autres »
Ah l’image du moine assis en état méditatif, seul au milieu de la montagne ! Elle nous fait penser que la méditation doit se pratiquer dans un lieu isolé. Au-delà de cette croyance, on pense que la méditation isole des autres. Les méditants seraient insensibles à la détresse des autres. Cette idée reçue vient surement du fait que les méditants aguerris cessent de se stresser pour des choses inutiles.
Quand on médite, on ne se coupe pas des autres, on apprend à entrer en relation de manière plus douce et respectueuse de chacun. On apprend à y voir plus clair dans nos jugements et a priori concernant les autres. Et ça nous permet de réaliser que nous pouvons accepter les différences. On est aussi moins réactif, et donc moins stressé, même par le stress des autres. Mais ce n’est pas pour ça qu’on ne comprend pas leurs douleurs et leurs difficultés.
« La méditation peut remplacer une thérapie »
Je pense que c’est là l’erreur la plus dangereuse. Si vous vous engagez dans cette voix en pensant que vous allez régler vos problèmes psychologiques, vous vous trompez. Et en plus, vous risquez d’aggraver encore votre mal être.
Se confronter à ses réactions, ses pensées, ses états intérieurs demandent d’avoir une stabilité psychologique suffisante pour s’appuyer sur ses ressources internes. Encore faut-il avoir ces ressources. Méditer ne remplace pas un travail psychothérapeutique, mais peut être un bon complément.
Si vous sentez que vos états émotionnels sont toujours aussi intenses. Ou si vous remarquez que certaines pensées sont très présentes, et que vous ne pouvez pas les éviter ou les laissez passer, il serait judicieux de vous faire accompagner. Un bon thérapeute peut être une aide précieuse pour vous permettre d’avancer sur la voie du bien-être.
« La pratique de la méditation doit se faire sur un coussin »
On a tous l’image du méditant assis en lotus sur un coussin, immobile. Et on peut penser que la méditation doit se pratiquer absolument dans cette posture. Alors que la méditation peut se pratiquer debout, allongé, et même en mouvement.
Cette idée reçue amène certaines personnes à se forcer à rester en position assise, même si elles endurent des douleurs épouvantables. La posture de méditation doit être un soutien, pas une entrave. Vous pouvez même bouger pendant la pratique si votre posture a besoin d’être ajustée. Vous trouverez toutes les positions et les instructions pour votre posture dans cet article : les positions en méditation.
« Pour apprendre à méditer, pas besoin de professeur »
Avec le boom des applications de méditation, tout le monde peut méditer depuis son salon, sans aucun soutien ni enseignements. Et c’est là une grave erreur. D’abord, parce que la méditation n’est pas pour tout le monde. Ensuite parce que, comme toute pratique, si vous commencez de la mauvaise manière, il sera plus difficile de reprendre avec une bonne attitude.
Quand on veut apprendre à faire du tennis, on suit des cours. Si vous essayez seul.e, vous allez forcément faire de mauvais gestes, et vous progresserez très lentement, voire pas du tout. Alors qu’un professeur vous corrige, et vous avancez dix fois plus vite. Si vous apprenez seul, et que vous vous habituez à faire un mauvais geste, vous devrez désapprendre ce mauvais geste avant de faire le bon. En méditation, c’est la même chose, avoir un professeur vous permet de vous engager de la bonne manière, corrige votre manière de vous engager.
Une bonne manière d’être bien accompagné, c’est de suivre un cycle MBSR (mindfulness-based stress reduction). Ce cycle a été créé par Jon Kabat-Zinn, et est proposé par des instructeurs solidement formés.
Cet article démystifie les idées reçues sur la méditation et nous aide à comprendre que ce n’est pas une solution miracle, mais une pratique qui, bien menée, peut vraiment nous apporter plus de sérénité au quotidien !
Merci pour ce soutien. Je trouve que c’est important de vérifier si on n’a pas d’idées reçues quand on commence une pratique.