La compassion nous offre une opportunité de renforcer aussi bien un lien de bienveillance envers nous-mêmes qu’envers les autres. Cette émotion universelle qui a le pouvoir de guérison des maux de notre société : individualisme, égocentrisme, agressivité, violence. Alors que le tumulte du monde moderne semble parfois nous éloigner les uns des autres, il est crucial de se rappeler que la compassion reste un pilier essentiel de notre humanité, capable d’allumer des étincelles d’espoir là où règne l’obscurité. Préparez-vous à plonger au cœur même de cette force bienveillante et découvrez comment elle peut transformer nos vies et notre monde pour le mieux – bienvenue dans l’univers fascinant du pouvoir de la compassion.
Qu’est-ce que la compassion ?
La compassion consiste à ressentir la souffrance de l’autre, et à éprouver le désir profond de la soulager. La compassion est différente de la pitié. La pitié comporte une forme de condescendance, alors que la compassion est sans jugement.
Dans la tradition bouddhiste, on pratique des méditations de la compassion, afin de développer cette vertu envers soi-même mais aussi envers tous les autres. Cette pratique nous invite à prendre conscience que tous les êtres aspirent à être heureux, quel que soit le chemin qu’ils prennent pour y parvenir. Elle permet d’éviter les jugements envers les autres, elle amène à se relier à la souffrance d’autrui avec un fort désir de la soulager.
Ses bienfaits sont multiples et nous allons voir ceux qui ont été reconnus par les études.
Les bienfaits de la compassion
Depuis quelques années, les recherches se sont penchées sur les bienfaits de la compassion. Elles ont montré que la pratique de la compassion peut :
- Augmenter la sensation de bonheur : la compassion nous aide à devenir plus positif en souhaitant ardemment le bonheur des autres. C’est une bonne manière de remplacer les émotions négatives envers les autres par des souhaits positifs pour chacun. Pratiquer la compassion envers les autres amène plus de pensées positives les concernant, créant un cercle de compassion qui nous rend heureux.
- Améliorer la satisfaction personnelle : apprendre à être plus compatissant envers les autres entraine à être plus compatissant envers soi. Nous cultivons la capacité à être un ami cher pour ceux qui nous entourent et cela nous rend fier. Au lieu de voir le négatif, nous voyons davantage le positif chez les autres et chez nous-même.
- Être un réconfort face aux situations stressantes: quand le tumulte du quotidien nous assaille, notre agacement peut se développer (vis-à-vis des autres mais aussi de nous-même). Pratiquer la compassion nous aide à voir ces moments de souffrance pour y remédier.
- Développer la confiance en soi et aux autres : la compassion permet la suspension du jugement envers les autres et soi-même. C’est une excellente voie pour avoir plus de compréhension, de bienveillance. Quand vous arrêtez de vous considérer comme nul.le, votre confiance augmente.
- Renforcer la résilience émotionnelle: être capable de voir notre propre souffrance, celle des autres, avec le désir de la soulager nous entraine à la résilience. Nous ne subissons plus, mais cherchons d’autres voies, d’autres chemins.
Ces nombreux bienfaits ont un impact sur la qualité de vie en général, améliorant notre perception du monde. Elle nous protège également de l’épuisement émotionnel, en nous apprenant à devenir plus résilient.
Les personnes qui pratiquent l’autocompassion régulièrement ont tendance à être plus doux envers eux-mêmes. Ils sont donc plus enclins à accepter leurs erreurs. Quand on pratique la compassion pour soi, on arrête de se blâmer, et l’estime de soi est renforcée.
L’autocompassion, une pratique puissante
On pense parfois que la compassion pour soi est un truc cucul pour rester dans sa zone de confort et ne pas faire d’effort pour s’améliorer. L’autocompassion n’est pas seulement une pratique, c’est un état d’esprit. Comprendre que vous êtes en train de souffrir pour vous apporter du réconfort, c’est puissant quand vous l’intégrer de manière automatique dans votre vie.
Kristin Neff, professeure agrégée à l’université du Texas, a développé un programme complet et conduit de nombreuses études sur le sujet. L’autocompassion nous aide dans de multiples cas :
- Stress post traumatique,
- Soucis du bien-être des autres,
- Acceptation de soi,
- Conflits interpersonnels,
- Meilleur comportement envers soi-même,
- Moins de pensées négatives et destructrices.
Tous ceux qui se tournent vers l’autocompassion ressentent les bienfaits dans leur vie de tous les jours. Ils sont unanimes pour reconnaitre que leur relation à eux-mêmes a changé. Et donc leur relation aux autres aussi.
Comment pratiquer la compassion pour soi
Pour s’exercer à la compassion, il faut d’abord comprendre ses trois composantes : la bienveillance envers soi-même, la reconnaissance de son humanité, la pleine conscience. Pour cultiver la compassion pour soi, il est recommandé de pratiquer la méditation de la compassion, qui consiste à développer des pensées et des émotions positives envers soi-même et envers les autres.
En intégrant la compassion comme une valeur importante dans sa vie, on crée un environnement plus bienveillant et compréhensif. La compassion a ce pouvoir d’aider à prendre soin de soi, et donc des autres.
Voici les 3 étapes pour cultiver la compassion pour soi :
- Bienveillance : se donner de la bienveillance envers soi au lieu de se blâmer. Pour cela, on peut garder en tête de se donner des paroles douces comme à un ami qui souffre.
- Reconnaissance de son humanité : se rappeler qu’au moins une autre personne dans le monde est en train de vivre la même chose que nous, ça crée un lien d’humanité partagé.
- Pleine conscience : être pleinement conscient de la souffrance qui est présente, sans la renier, sans l’étouffer, en s’accordant du temps pour la laisser passer.
Ces trois étapes sont essentielles pour cultiver l’auto compassion. Au début on prend le temps de détailler ces 3 étapes. Et avec un peu d’entrainement, ces 3 étapes se déploient en même temps.
Comment cultiver la compassion au quotidien ?
Au-delà de moments ponctuels pendant lesquels vous avez besoin de compassion pour vous-même, développer la compassion au quotidien est indispensable. Vous pouvez le faire en pensant à ceux qui sont directement confrontés à des difficultés et qui souffrent au quotidien. Mais vous pouvez le faire aussi pour un être cher, puis pour tous les êtres.
Voici des conseils simples pour faire germer et développer la compassion dans notre vie quotidienne.
- Développer votre empathie : essayez de comprendre les sentiments et les besoins des autres en vous mettant à leur place. Au lieu de réagir de façon automatique, faire usage d’empathie permet une compréhension générale de notre situation.
- Être bienveillant : certaines personnes peuvent avoir un comportement décevant. Au lieu de les blâmer, apprenez à être bienveillant, sans rancœur ni désir de vengeance. Ce sera un premier pas vers plus de douceur et de compréhension.
- Apprendre à pardonner : la rancœur n’amène jamais à la compréhension de la souffrance d’autrui. Pour cultiver la compassion, vous devez apprendre à pardonner. Aux autres, mais aussi à vous-même. Cela ne signifie pas que vous redevez amis, mais que vous arrêtez de cultiver de la haine.
- Pratiquer la pleine conscience : en étant pleinement présent lors de vos interactions, vous développer une sensibilité accrue à leurs besoins. Soyez attentif à leurs mots, leur langage corporel, leurs émotions.
Pratiquer la méditation de la compassion : entrainez-vous pendant votre méditation à la compassion, envers vous-même, vos proches, puis envers tous les êtres. Vous trouverez plusieurs méditations guidées, notamment celle de la compassion sur cette page : Méditations guidées.
En résumé
La compassion, c’est un outil puissant pour avoir plus de douceur au quotidien. Dans une vie moderne de plus en plus exigeante, apprendre à avoir plus de douceur pour soi et les autres, c’est la garantie d’une vie meilleure. Au-delà du bien-être en général, cette pratique apporte le contentement de relations plus apaisées, avec soi-même et avec les autres.