La méditation a gagné en popularité ces dernières années, souvent présentée comme une méthode miracle pour réduire le stress et l’anxiété. Cependant, de nombreuses personnes se disent frustrées par le manque de résultats. Alors pourquoi la méditation est inefficace pour certaines personnes ? Est-ce en raison d’une mauvaise pratique ? Est-ce que cette pratique n’est pas adaptée pour tout le monde ? Pourquoi certaines personnes qui méditent régulièrement ressentent des bienfaits et d’autres non ?
Dans cet article, nous explorerons les raisons pour lesquelles la méditation de pleine conscience semble inefficace dans certains cas. Quelles sont les pistes pour améliorer sa pratique et dans quels cas la méditation doit être absolument évitée.
La méditation de pleine conscience, c’est quoi
Il existe différentes formes de méditation, nous aborderons ici la méditation la plus répandue : la pleine conscience. Cette forme de méditation est basée sur une pratique ancestrale bouddhiste appelée Vipassana. Cette pratique vise à observer la nature de l’esprit et son impact sur notre humeur.
Pour pratiquer la pleine conscience, il suffit de remarquer ses pensées et de ramener son attention sur le moment présent. Pour parvenir à revenir à l’instant présent, on apprend à se focaliser sur un objet d’attention : la respiration, les sensations du corps, les sons. On peut pratiquer en position statique ou en mouvement.
De nombreuses applications permettent de démarrer la pratique, mais ce qui est réellement efficace c’est de suivre des cours ou un programme de méditation avec un instructeur qualifié. C’est la meilleure manière de démarrer la méditation avec des attitudes correctes, et ainsi avoir de meilleurs résultats.
Contenus
Dans quels cas la méditation peut être efficace ?

La méditation de pleine conscience a fait l’objet de nombreuses études, alors dans quels cas est-elle efficace ? Son efficacité a été prouvé dans les cas suivants :
- Réduction du stress : de nombreuses études montrent que la méditation contribue à réduire le stress, aussi bien physiquement qu’au niveau physiologique.
- Meilleure gestion des émotions: les personnes qui méditent régulièrement deviennent plus aptes à réguler leurs émotions, à les reconnaitre et les traverser sereinement. Ils deviennent moins réactifs aux pensées qui nourrissent les émotions.
- Aide contre l’anxiété : les adultes souffrant de troubles anxieux peuvent s’appuyer sur la méditation. Le fait de concentrer son attention sur l’instant présent évite cette projection vers le futur souvent anxiogène.
- Moins de ruminations mentales : le fait de se concentrer sur l’instant présent sans se laisser happer par les pensées rend la méditation particulièrement efficace contre les ruminations mentales.
- Amélioration du système immunitaire: les cellules immunitaires sont plus nombreuses chez les personnes qui méditent régulièrement.
- Dépression : une étude publiée dans The Lancet (1) a montré que la méditation était aussi efficace qu’un antidépresseur (avec moins d’effets indésirables), chez les patients atteints d’épisodes dépressifs à répétition.
Au-delà de ces bénéfices démontrés par des études, les personnes qui méditent régulièrement témoignent de bienfaits tels que :
- Meilleure capacité à gérer le stress du quotidien: prise de recul, prise de décision améliorés.
- Sommeil plus paisible: meilleure capacité à se rendormir si réveils nocturnes.
- Prise de recul face aux émotions : les méditants remarquent la pratique régulière améliore la régulation des émotions, avec une capacité accrue à les reconnaitre et les accueillir.
- Acceptation de soi et des autres: moins de jugement sur soi-même et les autres, donc une meilleure acceptation.
- Connaissance de ses besoins: meilleure prise de conscience de ses besoins, notamment pour prendre soin de soi.
Les avantages de la méditation de pleine conscience sont nombreux. La plupart des études montrent que les résultats sont là au bout de quelques semaines de pratique régulière. Et l’un des programmes les plus étudié est le cycle MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction). Ce programme de méditation de pleine conscience consiste en une formation à la pleine conscience comme outil face au stress. Pendant huit semaines, les participants vont faire des exercices de méditation tous les jours en suivant un enregistrement audio. Ils participent également à une session en groupe par semaine, pendant 8 semaines.
Pourquoi la méditation ne marche pas pour certaines personnes ?
Quand je parle de méditation, certaines personnes me disent : « ça ne marche pas pour moi », et je suis toujours curieuse de savoir ce que veut dire cette phrase. La plupart du temps, la réponse est : « j’ai toujours des pensées ». Et c’est là où je m’aperçois que l’erreur consiste à penser que les pensées vont disparaitre. Voyons quelles sont les cas où la méditation ne marche pas :
- Attentes irréalistes : certaines personnes voudraient que leur mental s’arrête instantanément de cogiter. On ne peut pas arrêter les pensées, mais on apprend à moins les nourrir.
- Désir de calme absolu : la méditation nous aide à mieux gérer nos émotions, mais elle ne supprime pas les émotions. Elle nous permet de les reconnaitre pour mieux les surmonter.
- Difficultés à rester immobile: pour certains, rester assis sans bouger est une torture. Pour ces personnes, il serait plus judicieux de faire des méditations en mouvement pour commencer.
- Emotions plus fortes : le silence et l’immobilité peuvent réveiller des émotions enfouies ou amplifier l’anxiété. Dans ces cas-là, la méditation n’est pas adaptée, pour le moment.
La méditation n’est pas inefficace en soi — mais elle ne convient pas à tous les profils, ou du moins, pas de la même manière, au même moment de leur parcours.
Enfin, la méditation est formellement contre-indiquée dans les cas suivants :
- Addictions (alcool, drogues, médicaments),
- Personnes sevrées depuis moins d’un an,
- Psychose,
- Dépression,
- Syndrome post traumatique,
- Tendances suicidaires,
- Phobie sociale,
- Recherche d’une solution miracle,
- Manque d’assiduité.
Dans ces cas, la méditation n’est pas adaptée et peut produire des effets inverses de ceux recherchés. Parfois, il faut juste attendre un peu pour pratiquer.
Méditation et cerveau
La méditation a fait l’objet de nombreuses études, notamment sur son impact sur le cerveau. On a pu constater qu’avec le temps, la structure même du cerveau était modifié chez les personnes qui méditent depuis un certain temps.
Par exemple, la méditation réduit l’activité de l’amygdale, cette zone responsable des réactions émotionnelles. Elle permet aussi de renforcer le cortex préfrontal, siège du discernement, de la concentration et de la prise de recul. On gagne donc en clarté mentale et en capacité à faire face à ses émotions.
On a constaté également une augmentation de la matière grise dans les zones du cerveau associées à l’attention, la compassion.
Ces modifications ne se font pas en un jour, et c’est pour cela qu’il faut du temps avant d’observer les bienfaits de la méditation dans son quotidien. Les personnes qui méditent régulièrement ont une meilleure conscience de soi, en s’ancrant dans une attitude de non-jugement et d’acceptation.
Comprendre ces mécanismes aide aussi à relâcher la pression : si vous ne ressentez pas de bienfaits au bout de trois séances, ce n’est pas que vous faites mal. C’est juste que votre cerveau est encore en train d’apprendre.
Les bases pour démarrer la méditation

Si vous pensez que la méditation n’est pas faite pour vous, c’est peut-être parce que vous vous êtes engagé dans la pratique de la mauvaise manière. Voici quelques règles pour démarrer :
- Ne rien attendre: le but de la méditation n’est pas d’obtenir un résultat mais d’observer vos ressentis, émotions, pensées. Ne cherchez pas à vous calmer ou à calmer vos pensées, mais observer votre agitation ou l’agitation de votre mental.
- Être curieux.se : au lieu de chercher à vous calmer à tout prix, observez comment se manifeste l’agitation. Quelles sensations, pensées l’accompagnent ? A quel endroit dans votre corps ? Cette attitude vous permet d’être dans l’observation et pas dans l’attente de résultats.
- Ne rien repousser : au lieu de chercher à repousser vos pensées, vos émotions, essayez de les observer, sans les nourrir. Cela veut dire que vous observez qu’il y a des pensées, des émotions sans faire de commentaires, ni juger.
- Régularité : comme toute pratique, si vous voulez progressez, il faut une certaine régularité. Choisissez un moment dans votre journée pour pratiquer tous les jours, même quelques minutes. La progression vient de la régularité et des exercices quotidiens, pas du temps de pratique.
Ces quelques recommandations vous aideront à démarrer la méditation avec un état d’esprit approprié. Si vous souhaitez aller plus loin, retrouvez tous mes conseils dans cet article : comment méditer.
Combien de temps faut-il méditer ?
C’est l’une des questions qu’on me pose le plus souvent : combien de temps méditer par jour pour avoir des résultats. Et ma réponse est toujours la même : le temps que vous pouvez intégrer dans votre journée pendant plusieurs mois.
Vouloir méditer 1 heure par jour alors que vous courez dans tous les sens est illusoire. Il est préférable de démarrer par quelques minutes par jour. Et vous verrez pour augmenter progressivement votre temps de pratique.
Et pour répondre de manière plus précise, une étude a montré que la pratique de méditation entrainait une modification de la structure cérébrale au bout de 6 semaines, à raison de 30 minutes de pratique par jour. Et c’est justement la durée de nos pratiques pendant mes cours de méditation.
Pour s’ancrer de manière assidue dans la pratique, suivre un programme de diminution du stress grâce à la pleine conscience (MBSR). Ce programme de méditation peut vous aider à installer de la régularité, et surtout à être bien formé.
Salut Isabelle, merci pour cet article.
Est ce que tu recommandes la méditation pour les gens qui ont un trouble déficitaire de l’attention (avec ou sans hyperactiveée)?
Bonjour Benoit, oui la méditation est un super soutien pour les personnes avec un trouble de l’attention. j’ai même accompagné des groupes d’enfants avec ces troubles, et leur parents, en binome avec une psychologue. Et le résultat a été bluffant. Attention toutefois de bien choisir l’instructeur/trice car certaines personnes ne maitrise pas bien l’attitude fondamentale à engager pour soutenir ces personnes-là. si tu souhaites avoir des noms de bons professionnels, contacte moi par mail et je pourrais t’orienter ([email protected]).
Si seulement la méditation pouvait être pratiquée de manière plus généralisée. Nous avons besoin d’un monde plus bienveillant et compatissant. Ton article nous rappelle les nombreux bienfaits d’une pratique régulière. A chaque fois, que je médite, je me sens mieux. Reconnectée à une sorte de calme intérieur. C’est pareil pour mon fils (profil HPI, anxieux et hypersensible) : à chaque méditation centrée sur la gratitude, il se sent incroyablement serein. J’espère que ton article ouvrira la route à de nombreux pratiquants !
Merci Magali. Oui c’est aussi un désir que j’avais quand j’ai commencé à transmettre la pleine conscience; c’était tellement bénéfique que j’aurai aimé que tout le monde médite. Aujourd’hui, je pense que certaines personnes ne sont tout simplement pas prêtes et c’est ok. Chacun son rythme et son chemin pour aller mieux.
Merci pour cet article qui aborde un sujet rarement discuté : les limites de la méditation. Votre ton sincère et votre approche nuancée remettent en question l’idée d’une pratique ‘magique’, tout en reconnaissant ses bienfaits potentiels. C’est rafraîchissant de lire une réflexion aussi honnête sur le développement personnel, loin des promesses miracles. Vos conseils concrets pour une pratique plus réaliste sont précieux. Une lecture qui fait du bien par son authenticité !
Oh, merci Valérie. Votre commentaire me touche car c’est bien le message que je veux faire passer : arrêtons de nous mettre la pression pour tout. C’est quand même fou de se mettre la pression pour des pratiques censées nous apporter du bien-être. Et puis, oui les méthodes miracle, ça n’existe pas.
On voit bien dans ton excellent article que la méditation ne s’improvise pas : il faut être dans le bon état d’esprit et ne pas en attendre des miracles. Il faut la vivre, et non la consommer. Merci pour cette salutaire mise au point qui évitera bien des désillusions !
Un article clair qui met le doigt sur cette vérité souvent oubliée : il n’y a pas une seule méditation, mais des dizaines, et certaines formes ne conviennent pas à tout le monde
On s’accorde le droit de ne pas méditer comme tout le monde, de sentir que ça “ne marche pas”, et de chercher une voie qui nous correspond vraiment.
C’est précieux et encourageant, exactement ce dont on a besoin pour avancer vers le bien-être.
Merci Loïc, ravie que l’article vous plaise autant. Et comme toutes les techniques de bien-être, je suis adepte de la douceur : pourquoi se donner des injonctions, comme si on n’était pas top, alors qu’on cherche à prendre soin de soi, je trouve que c’est contradictoire.
Merci pour cet article. Je découvre qu’il y a des contre indications à la méditation! En tout cas, au vu de tous les bénéfices que cela apporte, ca donne envie de s’y mettre!
Merci pour cet article !
J’ignorais qu’il y a des contre indications à la méditation ! Je suis curieuse de savoir les raisons pour lesquelles il est déconseillé de méditer en cas d’addiction, de dépression ou de phobie sociale
Merci Patricia pour cette question. Lorsqu’on pratique la méditation, on se connecte à ses sensations, on apprend à prendre conscience de ses pensées, de ses émotions. Et il y a certaines périodes dans notre vie où ce n’est pas le moment. Pour les addictions par ex, on pourra méditer mais une fois qu’on est sorti de l’addiction depuis au moins un an, pour éviter de se focaliser sur les émotions alors qu’elles peuvent être encore très intense pendant une période de sevrage. Pour la dépression, c’est surtout la conscience des pensées qui peut nous amener à plonger dans la noirceur de nos idées, et ce n’est donc pas le bon moment, on pourra le faire plus tard, une fois qu’on est rétabli.
Merci pour cet article éclairant sur les raisons pour lesquelles la méditation peut sembler inefficace pour certaines personnes. J’ai particulièrement apprécié ce passage : « La méditation n’est pas inefficace en soi — mais elle ne convient pas à tous les profils, ou du moins, pas de la même manière, au même moment de leur parcours. » Tu nous invites à une approche plus douce et réaliste, loin des promesses de résultats immédiats. C’est un rappel précieux que la bienveillance envers soi-même est essentielle dans toute pratique de développement personnel. Ton article est une bouffée d’air frais, loin des discours simplistes, et ça fait du bien 🙂
Merci Rémi pour ton commentaire. J’entends tellement de bêtises sur la méditation, et tellement d’injonctions qui ne correspondent pas à l’esprit de la pratique que c’est important pour moi de rectifier.