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Colère refoulée : 3 signes d’une colère non exprimée

Vous ne vous considérez pas comme une personne colérique. Vous êtes capable de garder votre calme, vous évitez les conflits, vous arrondissez les angles le plus souvent possible. Pourtant, quelque chose cloche. Vous vous sentez parfois un peu tendu.e, un peu irritable…Et si c’était simplement en raison d’une colère refoulée ?

La colère réprimée, ou refoulée, est bien plus répandue qu’on l’imagine. Et le problème, c’est qu’elle fait son œuvre : elle grandit à votre insu. Mais comment reconnaitre si vous avez cette tendance à refouler votre colère ? Dans cet article, je vous partage 3 signes discrets (mais révélateurs) que la colère vous pèse, sans que vous le sachiez. Et je vous donne des pistes simples pour commencer à vous en libérer sainement.

Pourquoi on refoule sa colère ?

La colère est une émotion normale, comme toutes les émotions. Et pourtant, c’est celle qui peut le plus affecter vos relations parce qu’elle peut s’exprimer de manière inappropriée. C’est souvent pour cette raison qu’on la refoule : on n’aime pas se mettre en colère contre ses proches par exemple. Pourtant, on a tous le droit de ressentir de la colère dans certaines situations.

Les raisons qui nous amènent à refouler notre colère peuvent être nombreuses. Et d’ailleurs, il y a certainement plusieurs motifs qui vous amènent à penser que c’est une bonne chose de le faire. Voyons ensemble les raisons les plus courantes.

  • Notre éducation : si vous avez entendu pendant toute votre enfance : « Ne te mets pas en colère », « Arrête de t’énerver », vous avez intégré que c’est une mauvaise chose d’être en colère. Vous vous êtes habitué à refouler cette émotion.
  • La peur du conflit : beaucoup de personnes pensent, à tort, qu’exprimer sa colère va forcément amener un conflit. Alors que la plupart du temps, c’est à force de la réprimer qu’on l’exprime violemment, et que le conflit arrive. Parce qu’une colère refoulée peut finir par exploser. Alors que vous pouvez exprimer votre colère de manière saine et constructive.
  • L’envie de se conformer à une certaine image de soi : vous vous identifiez comme quelqu’un de calme. Alors forcément vous faites tout pour préserver cette image, au détriment de l’expression saine de vos émotions. La colère est une émotion naturelle, vous ne devriez pas avoir honte de vous mettre en colère quand quelque chose ne va pas. Et si vous arrêtiez de jouer un rôle pour oser être vous-même ?
  • La pression d’un rôle professionnel : vous pensez que les gens qui sont « pros » n’expriment pas leurs émotions. Et pour préserver cette image, vous n’exprimez pas vos émotions, ni la colère, ni la peur et peut-être même pas la joie. Et la tension à réprimer peut s’accumuler, créant même parfois une somatisation : maux de tête, tensions corporelles, douleurs…

« La colère n’est pas une mauvaise émotion – Elle a un rôle d’alerte »

Quels sont les symptômes d’une colère réprimée ?

colère refoulée-symptomes
La colère refoulée finit toujours par exploser.

Vous vous demandez surement comment reconnaitre si vous avez cette tendance à réprimer votre colère. Et ce n’est pas toujours simple, surtout si vous faites ça depuis des années. Voici donc des pistes pour identifier les moments où vous refoulez votre colère, sans forcément vous en rendre compte.

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Tensions physique persistantes

Si vous avez tendance à ressentir des tensions physiques permanentes, c’est un signal à explorer. Il est fort probable que ce soit dû à une colère rentrée, ou un stress non identifié. Les mâchoires crispées, les nœuds au ventre, les migraines à répétition sont autant de signes que vous avez tendance à vous crisper pour ne pas laisser s’exprimer votre colère.

Le corps garde en mémoire ce qui n’est pas exprimé. Toutes les émotions refoulées peuvent créer des tensions physiques importante.

Irritabilité constante pour de « petites choses »

Il est important de se rappeler qu’on peut tous être agacés par des broutilles, c’est humain. Un truc qui dysfonctionne à la maison, une personne en retard en réunion, des propos qui nous titillent, on a tous ces moments d’agacement. Mais quand ils sont constants, que vous finissez par vous agacer sur des « trucs » insignifiant, c’est que vous n’avez pas exprimé une colère.

Je me rappelle d’une cliente qui s’agaçait régulièrement du comportement d’un de ses collaborateurs mais ne disait rien. Elle a gardé cette colère refoulée pendant des semaines. Elle avait fini par s’agacer pour tout et n’importe quoi. Jusqu’au jour où elle a explosé en pleine réunion.

N’attendez pas pour exprimer sainement votre colère, au risque de la voir exploser de manière brutale et inappropriée et de prendre le risque de blesser les autres.

Ruminations mentales sur ce que vous auriez dû dire ou faire

Si vous vous surprenez à refaire des scénarios à l’infini, c’est surement que vous avez été irrité par une situation. Comme vous n’avez pas exprimé ce que vous ressentiez à ce moment-là, vous refaites le scénario : « J’aurais dû répondre ça », « la prochaine fois… ».

Quand on refoule sa colère, on ne peut évidemment pas exprimer ce qu’on ressent, puisqu’on en n’a pas conscience. Et ça finit par nous miner et impacter nos pensées. Si vous remarquez que vous ruminez sur une situation, prenez le temps de vous demander : « est ce que je ressens une émotion face à cette situation ? ». Même après, ça vous permet de prendre conscience de l’émotion présente pour y répondre de manière appropriée.

Comprendre la colère pour savoir comment gérer

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A force de refouler votre colère, vous pouvez finir par l’exprimer de manière violente.

Quand on refoule sa colère, c’est souvent par peur des conséquences. On s’imagine que la colère ne peut s’exprimer que par la violence. Personne n’aime se mettre en colère, personne n’aime la violence. Pourtant, en comprenant le message que vous envoie cette colère, vous pourrez apprendre à mieux la gérer.

Le message est un besoin non satisfait, à nous de l’identifier. C’est souvent un besoin que quelque chose doit changer : le comportement d’une personne, une attitude, un manque de respect. On peut aussi ressentir de la frustration, de l’injustice (envers soi ou les autres), un manque d’estime de soi (on est en colère de notre propre comportement), ou encore un fort sentiment d’impuissance. Et si on ne repère pas ce besoin, on finit à s’énerver trop vite.

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La meilleure question à se poser pour comprendre le message de votre propre colère est : « De quoi ai-je besoin, là, maintenant ? ». En répondant à cette question, vous trouverez le message caché de votre colère et vous pourrez alors l’exprimer.

Comment exprimer sa colère en douceur ?

C’est une des compétences les plus précieuses : savoir exprimer sa colère sans faire de mal autour de soi. On a tous un jour explosé et regretté dans les secondes suivantes surtout si la colère est dirigée contre quelqu’un. On peut faire du mal sans le vouloir. Voyons comment vous pouvez vous entrainer à repérer votre colère pour mieux l’exprimer :

  • Ecouter son corps : la colère se manifeste souvent dans le corps sans qu’on soit capable de la repérer. Si vous ressentez de l’agacement, essayez de repérer à quel endroit du corps se manifeste la tension.
  • Identifier la cause de la colère: quel est votre besoin dans cette situation ? Besoin de respect ? Besoin de justice ? Etc. En identifiant précisément votre besoin, vous pourrez mieux l’exprimer.
  • Identifier la cause réelle de la colère: la colère peut cacher d’autres émotions, prenez le temps d’explorer ce qui se cache peut-être derrière votre colère. De la peur ? de la tristesse ? De la déception ?
  • Ecrire ou verbaliser : vous n’avez pas forcément besoin d’exprimer oralement ce que vous ressentez. Parfois écrire peut suffire à apaiser la colère présente.
  • Apprendre à poser des limites: il est fréquent que la colère surgisse en raison de limites non respectées. Si quelqu’un vous manque de respect, ou vous force à dire ou faire quelque chose qui ne vous convient pas, apprenez à dire non sans agressivité.

L’expression de la colère ne passe pas forcément par des cris. Elle peut être ferme, claire et posée. Faire face à la colère, c’est la reconnaitre, l’accepter pour l’exprimer sereinement. 

Gérer la colère, c’est indispensable pour réduire le stress

Retenir sa colère n’est pas un signe de maîtrise, mais souvent une forme d’oubli de soi, de déni d’un stress très présent. Et plus on l’ignore, plus elle agit en profondeur. Reconnaître ses signes, c’est déjà entamer un processus de libération. Une libération qui, bien menée, peut être douce, saine, et incroyablement apaisante. A force de ne pas exprimer les sentiments de colère qui sont présent, vous accumulez du stress sans vous en rendre compte. 

La colère fait partie de la vie, c’est normal de l’exprimer. L’essentiel est d’apprendre à le faire de manière douce, surtout dans le cas de colère dirigée contre quelqu’un, pour éviter de blesser, et de regretter. Retrouvez ma technique en trois temps pour gérer votre colère : Colère, ma techique des 3 S.

Préserver sans santé mentale, c’est accepter ses différentes émotions, même celles qu’on n’aime pas, même celles qui nous dérangent.

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