Dans le monde professionnel d’aujourd’hui, apprendre à fixer des limites au travail est essentiel pour préserver son bien-être et sa productivité. Que ce soit pour éviter le surmenage, maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ou simplement pour définir des attentes claires avec ses collègues et supérieurs, savoir dire non et établir des frontières s’avère crucial. Cet article vous guidera à travers les différentes stratégies pour instaurer des limites saines au travail et améliorer votre expérience professionnelle.
Contenus
C’est quoi des limites saines pour nous
Les limites que vous vous fixez sont les vôtres, celles qui sont importantes pour vous. Chaque personne a ses propres limites selon ses priorités. Certaines personnes ne veulent pas faire d’heures supplémentaires parce que leur vie de famille est primordiale, d’autres ont besoin de faire des heures supplémentaires pour gagner plus d’argent, et mieux prendre soin de leur famille. A travers cet exemple, on voit bien que le même objectif peut être atteint de manière différente.
La première chose à faire pour poser vos limites au travail, c’est donc de choisir celles qui sont importantes pour vous.
Les limites strictes et les limites souples
Quand on veut fixer des limites au travail, on n’a pas les mêmes exigences selon nos priorités. Si vous devez être présent tous les soirs pour consacrer du temps à un parent âgé, votre limite stricte est de quitter le travail avant une certaine heure. Par contre, vous pouvez être plus souple sur d’autres limites que vous vous êtes fixées.
Les limites strictes sont celles que vous ne voulez jamais franchir, les limites souples sont celles que vous acceptez de franchir occasionnellement.
Quand on souhaite se fixer des limites au travail, il y a 3 catégories de limites : celle qui sont directement liées à votre poste, celles qui sont en lien avec les relations, et celles qui préservent votre bien-être.
Limites liées au travail

Il y des limites qui sont liées directement à votre travail, à la manière dont vous faites vos tâches. Vous aimeriez par exemple ne pas passer trop de temps sur une tâche, ou ne pas être sollicité pour des sujets qui ne vous concerne pas. Et pour ça, vous pouvez mettre en place des actions pour y parvenir :
- Une tâche à la fois : réservez des créneaux pour certaines tâches : lire vos e-mails, organiser des réunions, faire de la rédaction, etc. on ne peut pas se concentrer sur plusieurs tâches à la fois au risque de perdre en efficacité.
- Adopter le mode « ne pas déranger » : dites à vos collègues quand vous souhaitez être au calme, pour vous concentrer sur des sujets importants. Plus vous êtes interrompu.e, plus vous avez du mal à vous concentrer. Profitez-en pour couper les notifications pour préserver la qualité de votre travail.
- Apprendre à dire non: même si ça vous semble compliqué au début, apprenez à refuser certaines tâches. Apprendre à dire non ne veut pas dire que vous ne faites pas quelques exceptions, mais uniquement quand vous pouvez le faire sans vous surcharger.
- Couper complètement pendant vos moments de repos : si vous souhaitez fixer des limites pour préserver votre vie personnelle, apprenez à surveiller votre tendance à répondre à des mails, « jeter un coup d’œil » à ce dossier. C’est indispensable pour préserver vos moments de repos.
- Apprendre des techniques de gestion du temps: gérer votre temps, c’est mettre toutes les chances de votre côté pour respecter les limites de temps de travail que vous vous êtes fixées. Vous retrouverez des astuces dans cet article : gestion du temps au travail.
Faire respecter ses limites au travail, c’est aussi les communiquer clairement. Vous pouvez prendre le temps d’expliquer pourquoi vous avez besoin de ne pas les dépasser : bien-être, santé mentale, vie personnelle, etc.
Limites dans les relations de travail
Vous ne pouvez pas maitriser la manière dont les autres se comportent, mais vous pouvez fixer vos propres limites dans les relations que vous avez avec vos collègues. Voici quelques pistes pour vous aider :
- Les limites physiques : si vous n’aimez pas le contact physique, vous n’avez pas à le tolérer au travail (ni ailleurs, d’ailleurs). Vous pouvez même ne pas aimer que les gens soient trop proches de vous physiquement. Faites respecter ça. Et alerter en cas de contact physique inapproprié.
- Les limites conversationnelles: certaines conversations peuvent vous mettre mal à l’aise (les sujets trop personnels, les discours négatifs, les ragots). Vous pouvez alors changer de sujet, quitter la conversation, clore le débat par une remarque objective.
Limites pour notre bien-être
Chacun de nous devrait prendre soin de son bien-être, même au travail. Et c’est encore plus le cas si vous avez certaines fragilités : problème de santé, pair aidant, problèmes personnels.
Pour vous assurer que votre bien-être est préservé, vous pouvez réfléchir à ce dont vous avez besoin pour vous sentir bien, vous ressourcer, avoir de l’énergie et préserver votre santé, autant physique que mentale.
Je me rappelle que j’avais subi les réflexions de mes collègues parce que je mangeais uniquement des légumes. C’était un choix pour prendre soin de ma santé, et personne n’avait à faire de commentaires et je l’ai fait savoir : « je ne commente pas ce qui est dans ton assiette, pourrais-tu en faire de même ? Merci ».
Vous pouvez avoir besoin de faire du sport, et votre séance de yoga du jeudi à 18h est sacrée. Vérifiez qu’on respecte vos horaires de travail pour ne pas la louper.
On pense rarement à ces limites pour notre bien-être. Et pourtant, pour continuer à travailler dans de bonnes conditions, il est primordial que vous vous sentiez bien. Voyons maintenant comment vous fixer des limites en 4 étapes simples.
Comment poser des limites au travail : 4 étapes pour y parvenir

Les limites sont personnelles, elles ne sont pas les mêmes pour tous. Certaines personnes ne veulent pas travailler tard le soir, d’autres ont besoin d’autonomie ou de limites liées à leur bien-être. Pour poser des limites au travail, il faut donc les connaitre, savoir ce qui est important, non négociable, et ce qui est plus souple. Voyons comment vous pouvez procéder en 4 étapes.
Identifier vos priorités
La première chose à faire, c’est d’identifier vos priorités. Si vous êtes jeune parent, vous pouvez avoir envie de profiter pleinement de vos enfants en fin de journée, et donc avoir une limite d’heure de départ du travail. Si vous avez besoin de prendre le temps pour votre déjeuner, pour votre bien-être et votre énergie, votre limite sera de refuser des réunions à l’heure du déjeuner.
En identifiant vos priorités, vous pouvez aussi identifier ce qui est très important, et ce qui l’est moins. Ça vous permettra de choisir les limites fixes et les limites plus souples.
Déterminer vos limites
Maintenant que vos priorités sont claires, vous pouvez faire la liste de vos limites. Commencez par noter celles qui sont les plus importantes : le non négociable. Par exemple, vous ne voulez pas rater l’entrainement de basket de votre fils, le vendredi en soirée. Votre limite sera donc de ne jamais partir tard ce jour-là. C’est une limite stricte.
D’autres limites sont plus souples, notez-les aussi pour ne pas les oublier. Par exemple, vous ne souhaitez pas consulter vos mails en dehors du travail. Mais vous attendez une réponse importante d’un client auquel vous devez répondre. Vous pouvez alors considérer que vous allez franchir cette limite de manière exceptionnelle.
Faire respecter vos limites : les exprimer
Déterminer vos limites, c’est bien. Mais si vous ne les communiquez pas, vos collègues risquent de ne pas comprendre votre attitude face à certaines demandes. Pour exprimer judicieusement vos limites, vous devez être honnête, et dire sincèrement pourquoi vous en avez besoin. Soyez précis quand vous dites ce dont vous avez besoin en exprimant vos limites personnelles strictes et celles qui sont plus souples ; si vous acceptez d’être dérangé.e en cas d’urgence, déterminer ce qui est une urgence.
Par ailleurs, il est inévitable que vos limites soient dépassées ; ça arrivera forcément. Dans ce cas, il est important d’aborder le sujet immédiatement. Ne laissez pas l’agacement s’installer, il pourrait se transformer en colère et vous faire exploser au mauvais moment.
Apprendre à dire non
Vos limites ne pourront jamais être respectées si vous dites oui à tout. Apprendre à dire « non » devient une compétence essentielle pour préserver vos limites. Si vous n’y parvenez pas immédiatement, pas de panique, commencez par le faire dans des situations du quotidien : dire non à votre ami pour ce film que vous ne voulez pas voir. Ce sera ensuite plus facile de le faire au travail.
Vous ne savez pas comment faire ? Voici quelques exemples pour vous aider :
- « Je ne suis pas sûr.e d’avoir le temps pour ce projet, tu permets que je vérifie mon planning ? »
- « Le mardi soir, je dois aller chercher ma fille à la danse, je m’y suis engagée. Pourrait-on planifier cette réunion plus tôt ? »
- « Je dois terminer un gros projet, et je veux me concentrer là-dessus, je ne pourrais donc pas t’aider pour le moment. »
Apprendre à dire « non », c’est une compétence précieuse pour vous aider à faire respecter vos limites. L’apprendre c’est commencer à dire « oui » à ce qui compte vraiment pour vous. Et si vous avez du mal à dire non, identifiez ce qui vous en empêche ; mes astuces dans cet épisode du podcast : 5 raisons pour lesquelles on n’ose pas dire non.
Pourquoi fixer des limites est essentiel pour votre bien-être au travail
Fixer des limites au travail est crucial pour préserver votre santé mentale et physique. Cela vous aide à maintenir un équilibre sain entre votre vie professionnelle et vie personnelle. En établissant des limites claires, vous pouvez mieux gérer votre charge de travail et éviter l’épuisement. Découvrez les avantages à mettre ses limites au travail :
- Equilibre vie pro et perso : mettre des limites entre le travail et la vie personnelle vous aide à vous ressourcer vraiment et mieux profiter de vos proches,
- Prévenir l’épuisement professionnel : on peut vite se laisser déborder par les obligations professionnelles et oublier de prendre soin de soi,
- Maintenir de bonnes relations : exprimer vos limites de manière respectueuse vous aide à maintenir un environnement de travail harmonieux pour tous,
- Se sentir respecté : c’est une manière de se faire respecter au travail, mais de respecter aussi vos contraintes et vos besoins,
- Renforcer l’estime de soi : quand vous parvenez à refuser un travail supplémentaire, vous renforcez votre estime personnelle,
- Préserver son bien-être : donner le meilleur de vous-même, c’est bien mais pas au détriment de votre bien-être mental et physique,
- Se respecter : faire respecter vos limites, c’est aussi vous respecter.
Les limites au travail sont propres à chacun, en les identifiant, en les exprimant, vous contribuez à préserver votre bien-être mental, physique. Vous vous assurez de vous préserver de l’épuisement et de la démotivation.
Alors pour vous, quelles sont les limites importantes ? Partagez-les en commentaire (je les lis tous).