Eduquer avec bienveillance

L’éducation bienveillante, d’abord prendre soin de soi

L’éducation bienveillante, nouveau concept de mode d’éducation nous incite (voire nous engage fortement) à une forme éducative plus douce et plus respectueuse de l’enfant. Et si cette bienveillance commençait par prendre soin de soi ? Pour être sereins avec ses enfants, doit-on vraiment se forcer à la bienveillance à tous prix?

L’éducation bienveillante, un nouveau concept éducatif

Depuis quelques années, un nouveau concept éducatif voit le jour : l’éducation bienveillante ou parentalité positive. Elle repose sur un ensemble de pratiques axées sur le bien-être de l’enfant. Le principe de bienveillance vient du constat que la nature humaine tend naturellement à prendre soin des personnes vulnérables et dépendantes, comme les enfants, les personnes âgées, les malades. L’éducation bienveillante s’inscrit donc dans cette démarche en prenant soin de la vulnérabilité des enfants.

Cette nouvelle démarche troue sa place dans la société actuelle, car chacun peut trouver une façon différente de la mettre en place. Elle ne nie pas l’autorité dont le parent doit faire preuve afin de fixer des règles mais considère l’enfant comme une personne devant être respectée.

Elle favorise les capacités de l’enfant à exprimer ses besoins et ses émotions, lui permettant aussi de développer l’empathie.

Les principales règles de l’éducation bienveillante

La théorie de l’attachement :

Un enfant va construire ses modèles d’attachement selon ce qu’il aura reçu en tant qu’enfant. S’il a grandi dans un environnement affectif soutenant, il va être capable de demander de l’aide et du soutien une fois adulte.

La psychologie positive

L’éducation bienveillante s’appuie sur le modèle de psychologie positive, qui tend à se baser sur les expériences positives plutôt que sur l’expérience douloureuse des patients.

La communication non violente

Dans la relation avec l’enfant, on communiquera de façon non violente, en partant de ses propres besoins, plutôt que de faire des reproches, des interprétations ou des critiques.

Les neurosciences

L’éducation bienveillante s’appuie sur les découvertes récentes sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant et de l’adolescent.

Les neurosciences nous ont permis de comprendre davantage le fonctionnement du cerveau des tout petits. Et nous pouvons donc adapter nos interactions avec notre enfant pour favoriser son bon développement.

 S’adapter au développement de l’enfant

Chaque enfant se développe à son propre rythme, et on va accompagner l’enfant plutôt que le faire passer par des « cases » obligées. Dans cette approche, on fera confiance à l’enfant et à ses capacités à grandir et à se développer, en le soutenant, sans le forcer ni lui imposer des attitudes.

A travers toutes ces recommandations, et ces axes, rappelons-nous ce qui rend un enfant heureux, ce sont des moments de qualité.

Les fausses idées

Comme toute nouvelle approche, l’éducation bienveillante est victime de son succès, et génère donc des fausses croyances.

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Etre bienveillant, c’est être (trop) gentil

On confond ici un trait de caractère avec un comportement. On peut être bienveillant par ses actes, ses façons d’agir. Il n’est pas nécessaire de se laisser faire, mais ce n’est pas nécessaire non plus de faire du mal pour se faire entendre, ou comprendre.

Faire face aux émotions de nos enfants peut être parfois compliqué. En complément, vous pouvez consulter l’article sur ce sujet : « aider son enfant face aux émotions ».

Cela culpabilise les parents

En effet, je confirme que de nombreux parents se sentent coupables lorsqu’ils ne parviennent pas à mettre en place l’éducation bienveillante avec leurs enfants.

Mais ce n’est pas pire que pour d’autres modes éducatifs. Tous les parents qui se sont un jour poser la question de leur façon d’éduquer ont ressenti de la culpabilité à ne pas parvenir à être le parent « parfait » qu’il s’imaginait.

Mais ce n’est pas spécifique à la parentalité bienveillante. Et cela m’amène au sujet de cet article : prendre soin de soi, aussi dans notre relation de parents.

Prendre soin de soi

Quand on s’engage dans une démarche d’éducation bienveillante, on peut avoir tendance à s’oublier. A force de lire des livres, de regarder des vidéos, on a une idée de parents « parfaits », qui ne s’énervent jamais, et qui réussissent parfaitement à relever les défis éducatifs du quotidien.

Il existe de nombreux ouvrage qui nous orientent par des méthodes à essayer lors de telle ou telle situations. Même si ces technique sont intéressantes et peuvent être aidantes dans certaines circonstances, elles peuvent parfois nous stigmatiser si nous ne parvenons pas à obtenir le résultat escompté. Nous pouvons alors, en tant que parent, nos sentir en échec.

Et forcément, on finit par se comparer, et penser qu’on n’est pas à la hauteur.

Aimer l’autre comme soi même

Cette phrase est souvent mal comprise. On l’interprète comme une incitation à aimer l’autre autant que soi-même. Hors, cette phrase nous invite à aimer l’autre, mais AUSSI à nous aimer nous-même.

Comment prendre soin d’une autre personne si on se fait sans cesse des reproches à soi-même. Si on n’est pas capable d’accepter que nous sommes humains, et que nous pouvons avoir des moments de doute, de fragilité, et que nous pouvons faire des erreurs, comment accepter cela chez l’autre ?

C’est pourquoi la première personne avec laquelle nous devons développer une attention bienveillante, c’est nous-même. Et si nous devons rester à l’écoute des besoins de nos enfants, il faut aussi que nous soyons à l’écoute de nos propres besoins, savoir les exprimer et les faire respecter. Cela passe par l’instauration de règles bien expliquées, et partagées par tous.

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Education bienveillante, comment prendre soin de soi ?

Pour installer une éducation bienveillante qui nous rapproche de ce que nous voulons vraiment pour nos enfants, encore faut-il savoir ce que nous voulons.

Priorité sur nos valeurs

Chaque famille a des valeurs fortes, et nous devons apprendre à les connaitre pour les transmettre à nos enfants. Et pour cela, les deux parents doivent aller dans le même sens. Les valeurs seront des repères stables dans votre façon d’éduquer vos enfants. Ces valeurs peuvent être : l’amour, le respect, l’empathie, l’honnêteté, l’autonomie, le pardon, la richesse, la compassion, l’entraide, etc.

Pour déterminer les valeurs importantes que vous souhaitez transmettre, prenez un temps pour les déterminer avec votre conjoint(e).

  • Lister les 10 valeurs les plus importantes pour vous, par ordre de priorité, sans vous concerter mutuellement.
  • Comparer vos valeurs, et parlez en pour en retenir 5 ou 6, les plus importantes pour vous deux.
  • Réfléchissez à ce que vous pourriez mettre en place dans l’éducation pour transmettre ces valeurs à vos enfants.
  • Parlez-en à vos enfants, expliquez leur pourquoi c’est important pour vous.

Une fois ces valeurs définies, il vous sera plus facile de vous reconnecter à ces valeurs quand vous aurez un doute sur l’attitude à adopter avec vos enfants.

Prendre soin de vos valeurs c’est aussi prendre soin de vous.

Ecouter votre intuition

Lorsqu’on s’engage dans l’éducation bienveillante, on peut avoir tendance à vouloir se conformer à un schéma tout fait. Pourtant le plus sûr moyen de faire les choses avec justesse, c’est d’écouter votre intuition. Si une façon de faire ne vous parle pas, si vous sentez mal à l’aise avec les conseils que vous lisez dans un livre, si cela sonne « faux » pour vous de dire certaines phrases, alors écoutez-vous.

Vous n’avez pas à rentrer dans un moule, mais à faire les choses avec conviction et sincérité. Si vous n’êtes pas convaincu, vous ne parviendrez pas à convaincre vos enfants.

Se tromper, c’est aussi apprendre

Comme tout apprentissage, vous allez certainement vous tromper, faire des « erreurs », mais au fil de vos explorations, vous allez apprendre, et ajuster.

Peut-être que vous aurez envie de laisser tomber certaines façons de procéder, certains conseils.

Le plus important est de savoir être à l’écoute, de sentir les moments où l’on va craquer et de ne pas se culpabiliser si l’on ne fait pas exactement ‘ce qu’il faut ». Etre parent est une aventure magnifique si l’on reste curieux de tout ce que cette aventure  va nous apprendre, sur nos enfants, mais aussi sur nous-mêmes.

Alors je vous souhaite de vivre cette merveilleuse aventure avec l’attitude la plus curieuse et bienveillante dont vous êtes capable.

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